Laudato si' ou quand François parle de St François et de notre monde

"Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre" (St François, Cantique des créatures)

Ainsi commencent un poème magnifique écrit par St François d'Assise mais aussi la dernière encyclique du pape François. Ces deux textes si éloignés dans le temps ont un même but : chanter les merveilles de la Création. Mais, dans le cas de la lettre du pape, il s'agit aussi d'un cri d'alarme face à la dégradation de notre maison, de notre monde.

Le pape le rappelle, le fait de considérer Dieu comme le créateur du monde (sans entrer ici dans le débat entre ce que dit la Bible et ce que dit la science sur l'apparition du monde), comme un Père (ou une Mère) pour tout ce qui existe, c'est faire de toutes les créatures une "sorte de famille universelle, une communion sublime qui nous pousse à un respect sacré, tendre et humble" (89).

L'homme, même s'il a été créé à l'image de Dieu, selon la Genèse, n'est donc pas un dieu : il est seulement l'un des membres de cette famille universelle. Et, à ce titre, il a la charge de protéger cette famille, d'en prendre soin, mais aussi de faire en sorte qu'elle ne se retrouve pas à la rue, privée de maison.

Pour cela, lui qui maitrise depuis très longtemps les moyens de la modifier (pour qu'elle lui convienne) doit prendre garde de ne pas la faire s'effondrer, sous peine de mettre à la rue cette famille dont il est un membre.

La Création n'est pas notre bien propre, à nous, humains, même si nous l'oublions souvent, car elle abrite beaucoup plus que nous... Nous qui ne sommes, au final, qu'une espèce animale parmi des milliards.

Les animaux, par leurs actions, tendent à créer une forme d'équilibre de la Nature, chacun ayant une sorte de "rôle" que lui attribue son espèce et son instinct. Cependant, chaque espèce, individuellement, pourrait créer un bouleversement de l'équilibre écologique car chacune tend à modifier son environnement, volontairement ou non (le panda, qui dévore 20 kg de bambou par jour, transforme le paysage qui l'environne au fil de ses repas). L'être humain, avec l'apparition de l'outil, a progressivement pris conscience qu'il pouvait modifier encore davantage le monde qui l'entourait.

Cependant, certaines de ces modifications ont un réel impact sur la maison commune et la mettent progressivement en péril, ne serait-ce que du point de vue du climat.

Le pape nous invite donc à regarder le monde non plus comme un univers à conquérir, à transformer mais comme un lieu de vie à préserver d'urgence (chacun à son niveau peut agir, rappelle-t-il) afin de transmettre la Création, dans toute sa diversité et sa beauté, à ceux et celles qui viendront après nous...

Même si son appel est un peu long, n'hésitez pas à aller y piocher quelques passages à cette adresse : http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html#_ftn1